Will Ramos n’a que 31 ans, mais son nom est déjà gravé dans l’histoire du métal. Avec ses performances vocales inouïes, le chanteur de Lorna Shore a redéfini les standards d’un genre qu’on croyait immuables. Pourtant, derrière les cris, se cache un artiste aussi sensible qu’érudit. Qui est Will Ramos ? Quelle est sa technique ? D’où lui vient son chant ? Et où en est sa carrière ? On vous raconte tout ce qu’il faut savoir sur le phénomène sonore du Deathcore.
Will Ramos : l’ascension d’un architecte sonore du deathcore 🔊
Difficile à croire, mais il aura suffi de quelques rafales gutturales et d’une présence scénique quasi animale pour que Will Ramos, natif du New Jersey, s’impose comme un des architectes vocaux les plus fulgurants du deathcore moderne. Vocaliste principal de Lorna Shore depuis 2020, il a métamorphosé le groupe en phénomène viral — une ascension qui fait grincer quelques dents chez les puristes, mais qui propulse la brutalité sonore sur des sphères inédites.
Will Ramos, originaire du New Jersey et héritier d’une identité portoricaine fièrement affichée, a redéfini la notion même de frontman dans le deathcore avec Lorna Shore. Son approche viscérale et ses techniques vocales inouïes en font un artiste déjà incontournable.
Lorna Shore, créé dans les profondeurs du New Jersey, n'était qu'un secret d'initiés avant l'arrivée fracassante de Ramos. Sa capacité à jongler entre "harsh vocals", "screaming" abyssal et growls dantesques impose une nouvelle norme dans la discipline. À ceux qui pensent encore que le screaming n'est qu'une caricature hurlante : écoutez donc la précision chirurgicale de son "pig squeal" ou la clarté presque clinique de ses passages "clean vocals" (rares mais saisissants). La voix humaine devient alors aussi imprévisible et expressive qu’un kora ancien caressé par un chef griot.
C'est en arpentant les scènes obscures avec ses anciens groupes (A Monument of a Memory, Euclid) que Ramos a aiguisé son art. Mais attention ! Le mythe veut que c’est au détour d’une fête de quartier — guitare désaccordée, ampli grésillant — qu’il aurait découvert la puissance cathartique du metal extrême. Perso, j’ai failli me faire mordre par une mangouste en essayant d’imiter un growl lors d’un festival acoustique à Porto Rico… Preuve que la curiosité est parfois risquée mais toujours féconde !
La vraie révolution ? Elle réside dans ce mélange rare entre maîtrise anatomique (il avoue pratiquer la laryngoscopie pour explorer ses propres cordes vocales !) et intensité émotionnelle décuplée — comme si chaque hurlement était une opération à cœur ouvert devant un public affamé.
la voix de la tempête : anatomie des harsh vocals de Will Ramos 🌪️
Impossible d’approcher le deathcore et le metalcore sans s’immerger dans leurs architectures vocales. Ces genres ne sont pas de simples bastions du bruit : ce sont des terrains d’alchimistes, où les cordes vocales deviennent scalpels, enclumes, fouets. Le deathcore, fusion impure entre l’agressivité du death metal (blast beats, riffs massifs) et l’intensité hardcore, privilégie une profusion d’harsh vocals — growls abyssaux, pig squeals délirants — jusqu’à saturer la matière sonore. Le metalcore, plus fluctuant, injecte parfois des passages clean vocals dans la furie, mais son identité est tout autant marquée par le screaming incisif et les breakdowns hachés.
Éléments-clés définissant le deathcore et le metalcore :
- Utilisation intensive des harsh vocals : growls profonds, screams suraigus, pig squeals.
- Présence systématique de breakdowns agressifs (rythmes déstructurés pour la violence scénique).
- Superposition de riffs death metal techniques (deathcore) ou mélodiques (metalcore).
- Usage contrasté ou rare de clean vocals (plus fréquent en metalcore qu’en deathcore pur).
- Expérimentation vocale constante – théâtre vivant pour repousser les limites physiologiques.
Plus qu’un cri : l’art du screaming selon Will Ramos
Le screaming façon Will Ramos n’a rien à voir avec un simple hurlement bestial lancé au hasard ! Il s’agit d’une discipline chirurgicale qui exige une cartographie fine de l’anatomie vocale. Ramos travaille ses screams via une conscience aigüe des muscles sus-glottiques ; il utilise les tissus au-dessus de ses cordes vocales pour créer ces distorsions uniques sans se ruiner la gorge — science confirmée par laryngoscopy dynamique à l’université de l’Utah !
« Façonner un harsh vocal maîtrisé demande une précision anatomique proche d’une opération micro-chirurgicale — un seul écart et c’est la voix qui se fracasse. »
Il ne s’agit donc pas d’agresser sa voix : c’est un travail d’orfèvre sombre. Les images endoscopiques du pharynx de Ramos révèlent une maîtrise musculaire fascinante… Rien à voir avec les postillons hasardeux des amateurs !
Arsenal vocal : pig squeal & co – l’éventail infernal de Ramos
Ramos a démocratisé le "pig squeal" : ce cri porcinoïde né dans les profondeurs underground du grindcore et adopté par le deathcore extrême. Ce son inhumain — oscillant entre mugissement et aspiration gutturale — est produit par la vibration asymétrique des fausses cordes vocales ; exécution ultra-dangereuse pour le profane ! Mais chez lui, chaque pig squeal devient sculpture sonore hyper-maîtrisée — souvent combiné à des tunnel screams (cri modulé oscillant entre grave et aigu), growls abyssaux ou shrieks stridents qui transpercent même les murs lépreux des salles obscures.
L’inattendu : clean vocals chez Will Ramos ?
Le cliché veut que Lorna Shore bannisse toute trace mélodique. Faux ! Ramos surprend sur certaines collaborations récentes (« Atonement »), où ses clean vocals surgissent clair-obscur dans la tempête. Même si ces passages restent rares dans les albums officiels du groupe, quand ils apparaissent (notamment en featuring), ils créent un contraste saisissant : chaque éclaircie vocale magnifie la brutalité ambiante, comme si un rayon fulgurant traversait un cyclone sonore bien trop parfait.
Comparaisons – Mitch Lucker & Dan Watson face au sculpteur Ramos
Mitch Lucker (Suicide Silence) fut longtemps célébré pour sa puissance scénique brute ; Dan Watson (Enterprise Earth) impressionne par ses graves démoniaques. Mais là où ces figures mythiques étaient jugées sur leur férocité ou endurance live, Ramos impose une exigence nouvelle : précision quasi médicale du harsh vocal, agilité polymorphe (des cris porcins aux chants clairs) et orchestration émotionnelle redoutable. Dans ce panthéon tumultueux du scream extrême, il ne copie pas — il dissèque et recompose.
parcours artistique : des premiers groupes à la gloire avec Lorna Shore 🌟
Les premiers pas : A Wake in Providence, Monument of a Memory et la forge underground
Avant d’embraser la planète deathcore, Will Ramos multipliait les expériences dans les sous-sols obscurs du New Jersey. Longtemps resté l’un de ces "vocalistes anonymes" qui écument les salles miteuses pour quelques bières tièdes, Ramos a façonné ses premières armes dans des groupes comme A Wake in Providence, où son attirance viscérale pour le deathcore se heurtait à la brutalité pure du genre. À ce moment-là, le son était plus rugueux, moins technique, mais déjà traversé par une urgence vocale atypique.
Il enchaîne ensuite avec Monument of a Memory, groupe flirtant parfois avec le metalcore mélodique, où il affine sa palette de screams et s’affirme sur scène. Dans cette période charnière, Ramos expérimente différentes textures vocales : growls poisseux à la Decapitated, cris écorchés façon Flawed Saviour… tout en évoluant brièvement au sein de formations comme Secrets Don’t Sleep et Euclid — ces dernières exploitant un spectre entre death metal progressif et moments post-hardcore. Cette errance musicale n’est pas une faiblesse ; c’est là que s’est forgée sa capacité unique à fusionner la rage extrême et des nuances harmoniques insoupçonnées.
Résumé : Will Ramos a multiplié les projets underground avant Lorna Shore, affinant ses techniques entre metalcore, deathcore et influences progressives chez A Wake in Providence, Monument of a Memory et consorts.
L’instant rupture : Lorna Shore et l’EP « ...And I Return to Nothingness »
2020 marque une discontinuité absolue : Ramos débarque chez Lorna Shore après le départ houleux de CJ McCreery. Fini le bricolage local : dès les premiers essais studios pour l’EP "...And I Return to Nothingness", c’est une claque collective ! Son screaming est immédiatement identifié comme un game-changer — précis, chirurgical, presque clinique tout en restant animal. Ce disque offre aussi "To The Hellfire", morceau-massue dont le breakdown final hante encore les playlists Spotify et provoque moult réactions incrédules sur YouTube.
Le changement stylistique est saisissant : le groupe bascule dans un deathcore symphonique quasi cinématographique où chaque hurlement de Ramos sculpte l’espace sonore d’une manière qui rend obsolète toute comparaison avec leurs anciennes productions. Difficile d’imaginer aujourd’hui Lorna Shore sans cette empreinte vocale nouvelle génération.
L’apothéose : « To The Hellfire », « Pain Remains » – la domination mondiale
La sortie de "To The Hellfire" propulse Lorna Shore en orbite virale — rareté pour du deathcore ! Grâce aux performances hallucinantes de Ramos (et ce fameux pig squeal surnaturel), le titre atteint même le sommet du Spotify Viral Chart mondial ; une anomalie statistique à peine croyable pour ce type de musique.
S’enchaînent ensuite l’album conceptuel "Pain Remains" et des titres comme "Into The Nephilim" ou "Sun//Eater", qui confirment que Ramos n’est plus seulement un performer : il devient chef-d’œuvre vivant du harsh vocal contemporain.
Les critiques évoquent alors une nouvelle ère : synthèse entre complexité émotionnelle (textes tragiques sur la perte et l’abandon) et déflagration technique (growls abyssaux jamais gratuits). Aucun frontman deathcore n’a autant impacté l’imaginaire collectif depuis Mitch Lucker… mais avec cent fois plus de nuances anatomiques.
Collaborations & projets annexes : sculpteur sonore tous azimuts
La voix mutante de Ramos déferle aussi hors Lorna Shore : collaborations explosives avec Brand of Sacrifice, Distant, ou encore les supergroups metal comme "Project: Vengeance", où il côtoie Taylor Barber (Left to Suffer), Dickie Allen (Infant Annihilator), ou Tyler Shelton (Traitors). Il multiplie également featurings marquants chez August Burns Red (sur le single "The Cleansing") ou au côté d’artistes plus outsiders comme Elizabeth Zharoff (The Charismatic Voice) ou Nik Nocturnal.
Le spectre ne s’arrête pas là : on retrouve aussi Ramos sur scène ou sur disque aux côtés de pointures telles que Decapitated, Beyond Creation, Ingested, Viscera ou Adam De Micco… Un festival d’apparitions qui fait grincer certains conservateurs mais prouve bien qu’il est devenu LA référence vocale pour tout projet extrême cherchant puissance ET finesse d’exécution.
Influence souterraine sur la nouvelle génération : mutation du possible
Impossible désormais d’écouter n’importe quel jeune chanteur extrême sans percevoir une trace de cette école Ramosienne : maîtrise anatomique poussée à l’extrême (la fameuse auto-laryngoscopie en DIY…), sens du détail émotionnel inédit dans le genre, absence totale de compromis avec la médiocrité technique.
Ce n’est pas exagéré de dire qu’il a réécrit le cahier des charges pour toute une génération obsédée par l’idée non seulement d’être entendu… mais bel et bien ressenti physiquement par son public !! Nombreux sont ceux qui citent explicitement Will Ramos comme catalyseur fondamental dans leur apprentissage vocal aujourd’hui – preuve que sa révolution gutturale n’a rien d’un feu de paille mais bien celle d’un véritable sculpteur sonore collectif.
Will Ramos au-delà de la scène : vie privée et inspiration 🎤
Héritage portoricain et enfance dans le New Jersey : identité sans filtre
Will Ramos, ce n’est pas qu’une question de cordes vocales démesurées ou de performances scéniques. Son identité, c’est aussi une histoire d’ancrage : d’origine portoricaine, il grandit dans les faubourgs du New Jersey, territoire rugueux où l’on apprend tôt que la différence n’est jamais un détail. Il ne s’en cache pas : affirmer ses racines latines dans un univers musical où la diversité reste encore trop rare, c’est déjà une forme de résistance. Pourtant, inutile de surinterpréter : il refuse de faire de cette identité un étendard marketing. Ce qui compte ? La sincérité crue – là où la voix brute rejoint les traditions orales des griots afro-caribéens, tout en s’émancipant des clichés communautaires.
Influences intérieures & thèmes textuels : entre tragédie et transcendence
Musicalement, Will Ramos digère tout – du metal extrême à la musique folklorique. Ses inspirations ? Elles vont chercher loin : des écorchures intimes infligées par la vie urbaine jusqu’aux mangas sombres et aux univers vidéoludiques tordus (il cite volontiers son amour pour Berserk). Mais c’est dans les textes qu’il déploie sa véritable architecture émotionnelle : chez Lorna Shore, impossible de passer à côté des thèmes comme la souffrance existentielle, l’abandon ou la recherche d’apaisement au cœur du chaos. Les lyrics brûlent d’une spiritualité inverse : pas question ici d’offrir « l’espoir facile », plutôt une plongée radicale dans le désespoir pour mieux faire surgir une catharsis collective. Ramos ne se limite pas à incarner ces thèmes – il les compose avec une honnêteté qui frôle parfois l’autodestruction.
Vie de tournée : entre épuisement physique et exaltation primitive
La réalité du chant extrême sur la route ? Rien à voir avec la légende dorée du rock ! Prendre un train à Zurich pour jouer le lendemain à Lyon, puis finir lessivé à Bruxelles… Le deathcore impose un rythme démentiel et chaque prestation exige une discipline quasi monastique (hydratation obsessionnelle, échauffements vocaux dignes d’un yogi). L’exigence physique est telle que beaucoup plient avant trente ans — Ramos compense par une rigueur implacable mais assume ses faiblesses : extinction vocale temporaire après trois shows consécutifs à Paris l’an dernier, réflexions sur son hygiène sonore lors des balances… Mais quand le public hurle en retour, quand la communion se fait palpable entre scène et fosse, tout est effacé — ne reste qu’un vertige animal impossible à retrouver dans le quotidien profane.
Un souvenir personnel me hante toujours : perdue non loin de Saint-Claude lors d’un festival improvisé entre deux dates officielles — j’essaie un pig squeal sous un abri bus désert, croyant impressionner trois ados blasés. Résultat ? Un blaireau surgit de nulle part et manque de m’arracher les chevilles ! Ironie fatale… Le deathcore n’est jamais là où on l’attend : c’est le cri qui vous ramène brutalement au sol, rappel que chaque exploration sonore est aussi un saut vers l’inconnu.
où et comment découvrir la musique de Will Ramos ? 🎧
Impossible d’ignorer l’expansion virale du deathcore si on veut vraiment cerner l’univers sonore de Will Ramos ! Pour s’immerger dans son art, inutile de partir en quête du vinyle obscur ou du bootleg cassé : tout est à portée de clic.
Plateformes et types de contenu à consulter
- Spotify : discographie complète de Lorna Shore, albums, EP, featurings annexes.
- Apple Music : qualité audio supérieure, accès aux albums studio et singles récents.
- YouTube : performances live (à ne surtout pas manquer !), clips officiels, one-take sessions vocales (regardez la série de playthroughs où Will dissèque littéralement ses propres screams).
- TikTok : extraits vocaux bruts et moments en coulisses sur le compte officiel @lornashoreofficial.
- Bandcamp (occasionnel) : releases exclusives, side-projects expérimentaux.
Checklist à explorer :
- Répertoire complet sur Spotify/Apple Music
- Performances live sur YouTube (ex. Hellfest 2025)
- Clips & behind-the-scenes TikTok
- Sessions vocales "one take"
Suivre l’actualité et les coulisses
Pour ne rien louper des prochaines mutations vocales ou des collaborations imprévues, il faut surveiller :
- Les comptes Instagram & X/Twitter officiels de Will Ramos et Lorna Shore ;
- Les stories pour des extraits work-in-progress ou des dates surprises ;
- Les interviews/analyses dans la presse spécialisée comme Loudwire, Kerrang!, Metal Hammer, parfois plus informatives qu’un simple communiqué.
Conseil clé : Les réseaux sociaux sont devenus le laboratoire public de Will Ramos — c’est là que les nouveaux cris surgissent en avant-première et que se dévoile le vrai quotidien du chanteur extrême.
Will Ramos, une icône vocale du métal contemporain
Will Ramos s’impose sans conteste comme l’un des plus grands artisans de la voix extrême du XXIe siècle. Héritier des pionniers comme Suicide Silence ou All Shall Perish et pourtant farouchement novateur, il élève la brutalité à un rang d’expression sophistiquée où chaque harsh vocal devient un acte de création. Sa capacité à transcender les codes, à dompter le screaming avec une précision chirurgicale rarement vue – et à imposer son empreinte chez Lorna Shore tout en inspirant Humanity’s Last Breath, Shadow Of Intent, Oblivion, Unbreakable, Prison Of Flesh, Godmaker ou Death Below – fait de lui un sculpteur sonore véritablement unique.
La voix humaine, dans sa forme la plus rugueuse et viscérale, démontre chez Ramos qu’elle n’est ni accessoire ni simple provocation : elle est l’instrument primordial capable de modeler la peur et la catharsis en pure jubilation auditive. Si certains persistent à réduire le metal extrême à une simple violence gratuite, ils oublient que c’est là — dans cette maîtrise implacable du chaos — qu’émerge l’artisanat vocal le plus rare. Will Ramos : incarnation vivante de cette puissance expressive qui pulvérise les frontières du genre.




