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Intervalle musical : définition, types et utilité en musique

Sans intervalles, il n’y aurait ni mélodies, ni accords, ni même de notes. Ils sont le langage qui relie toutes les musiques du monde. On vous explique pourquoi — et surtout comment — ils vont changer votre pratique musicale.

21 min
Les instruments
27 July 2025 à 7h45

Soyons clairs : cette notion est sans doute la plus importante de toute la théorie musicale. Et ce n’est pas pour rien. Car les intervalles sont le langage qui relie toutes les musiques du monde, même les plus lointaines. On vous raconte pourquoi — et surtout comment — ils vont littéralement changer votre pratique instrumentale. (Spoiler : ce n’est pas réservé aux autres.)

En 2023, je suis partie enregistrer des musiciens traditionnels au Bénin. La quasi-totalité des morceaux se jouaient sur une suite d’accords I-IV-V.

J’ai alors compris que bien avant les musiques savantes occidentales, les intervalles étaient déjà inscrits dans notre ADN.

Et que ces distances entre notes étaient l’un des langages universels qui relient toutes les musiques du monde.

Car c’est là leur immense force : permettre de penser, de jouer, de comprendre n’importe quelle musique.

C’est simple : sans intervalles, il n’y aurait ni mélodies, ni accords, ni même de notes.

Pourtant, une croyance tenace veut que la théorie musicale soit réservée aux initiés. Et qu’elle soit ennuyeuse à mourir.

Mais il n’en est rien. Car bien comprise, elle est la clé pour raconter des histoires toujours plus riches.

Alors, on a écrit un article complet pour vous expliquer comment les intervalles vont littéralement changer votre pratique musicale.

(Et surtout : pourquoi ce n’est pas réservé aux autres.)

Qu'est-ce qu'un intervalle musical ? La distance qui donne tout son sens au son

Définition fondamentale : la distance entre deux notes

Oser commencer par la phrase suivante pourrait paraître provocateur dans certains cercles : il n’y a pas de musique sans intervalle. Soyons clairs, l’intervalle musical est littéralement la distance entre deux notes, ni plus, ni moins. Mais quelle distance ! Ce n’est pas un simple espace vide ; c’est le souffle même de toute mélodie, l’écart vibrant qui fait naître la tension ou apaise, qui tisse l’émotion dans chaque échelle sonore. Plus cet intervalle est large, plus les sons semblent éloignés, comme si l’air s’étirait entre deux pôles magnétiques invisibles.

J’ai compris cette réalité de façon brutale lors d’une session nocturne à Suzhou, en Chine, enregistrant une joueuse de guzheng qui explorait les gammes pentatoniques. Entre deux silences, elle isolait deux cordes et suspendait le geste... Le timbre du bois poli et la résonance métallique semblaient emplir tout l’espace. C’est là que j’ai senti physiquement la "matière" de l’intervalle – cette vibration suspendue dans l’air humide, palpable comme une brume sonore. Cette révélation a pulvérisé ma vision occidentale et rigide des gammes ; soudain, chaque intervalle était devenu un paysage.

« Les intervalles ne sont pas des mesures : ce sont des contours du silence lui-même, sculptés dans la chair du son. »

Comprendre cette définition de base est le socle inébranlable pour pénétrer toutes les subtilités de la théorie musicale – c’est à partir d’ici que tout discours sur mélodie et harmonie prend racine.

Intervalle harmonique vs mélodique : simultanéité ou succession

Il faut distinguer sans hésiter deux réalités majeures : l’intervalle harmonique survient quand deux notes sont jouées ensemble (simultanément), comme dans un accord plaqué au piano ou deux voix fusionnant à l’unisson. À l’inverse, l’intervalle mélodique se manifeste lorsque ces notes se succèdent (une après l’autre), fondant ainsi le squelette de toute mélodie chantée ou jouée.

Prenons un exemple éclatant : jouez Do et Mi ensemble sur une guitare — vous produisez un intervalle harmonique (la tierce majeure). Chantez Do puis Mi à la suite : vous dessinez un intervalle mélodique. Notre oreille perçoit différemment ces relations — le simultané engendre densité et texture ; le successif sculpte le mouvement et la direction.

La plupart des musiques combinent généreusement intervalles harmoniques ET mélodiques pour générer richesse, profondeur et mouvement sonore !

Cette distinction forme une clé essentielle pour quiconque veut comprendre comment naissent accords complexes ou lignes vocales envoûtantes.

Le rapport de fréquences : l'essence acoustique de l'intervalle

Sous la surface sensible se cache une vérité physique indiscutable : chaque intervalle correspond à un rapport mathématique précis entre les fréquences des deux notes concernées (source). Un exemple limpide ? L’octave repose sur un rapport 2:1 – autrement dit, la fréquence supérieure vibre exactement deux fois plus vite que l’inférieure. Voilà pourquoi elle résonne si purement en nous : c’est littéralement une vibration "qui se dédouble", créant une sensation d’équilibre presque brutalement évidente au tympan humain.

C’est Pythagore – ce vieux faiseur d’harmonies obsessionnel – qui démontra avec son monocorde que la beauté des intervalles tient à ces proportions simples. Rien n’est anodin ici : une quinte juste (rapport 3:2) ou une quarte juste (4:3) ne doivent leur pouvoir évocateur qu’à ces équilibres vibratoires fondamentaux.

Monocorde antique illustrant division des intervalles.

Résumé clef :

Intervalle Rapport de fréquences
Unisson 1:1
Octave 2:1
Quinte juste 3:2

Ces rapports sont universels — ils traversent continents ET siècles sans jamais perdre leur pouvoir vibratoire ni expressif.

Les intervalles à la loupe : nommer et mesurer la différence entre les sons

Les noms des intervalles : de la seconde à l'octave

Il faut dire la chose sans ambages : donner un nom à un intervalle, c’est déjà lui insuffler une identité, une relation dans le temps. Soyons clairs : chaque intervalle, de la plus timide seconde à l’octave souveraine, incarne un type de distance et une saveur sonore unique. Voici leur procession — ni hiérarchie figée, ni simple succession arithmétique — mais des rapports forgés dans les vieilles forges de notre perception auditive :

  • Seconde : Le premier pas incertain entre deux notes voisines. La dissonance y frémit comme un frisson d’attente.
  • Tierce : Un dialogue. Majeure, elle éclaire la mélodie d’une lumière franche ; mineure, elle susurre l’intime ou le mélancolique.
  • Quarte : L’élan, parfois tendu comme une corde d’arc prête à vibrer. L’appel du départ.
  • Quinte : Pilier de stabilité. Deux notes soudées par une force tellurique – le socle de mille harmonies.
  • Sixte : Large sourire ou soupir secret – selon qu’elle s’ouvre majeure ou se voile mineure.
  • Septième : Presque l’octave, mais avec cette pointe d’inachevé qui réclame résolution.
  • Octave : Fusion paradoxale du retour au même et de la différence – point d’arrivée et nouveau départ.

Les noms héritent souvent des classifications antiques. Comptez à partir de la note de départ (incluse), vous obtiendrez le chiffre magique ! D’où ce petit parfum de science archaïque flottant sur les partitions…

Nom Sensation sonore typique
Seconde Tension, agitation
Tierce Douceur (majeure) ou mélancolie (mineure)
Quarte Ouverture, appel
Quinte Stabilité, plénitude
Sixte Largeur chaleureuse (majeure), nostalgie
Septième Déséquilibre fertile
Octave Repos exalté

L'unité de mesure : tons et demi-tons, le squelette de la mélodie

Le saviez-vous ? Si l’on dissèque les intervalles sur le corps nu du clavier ou du manche d’un oud poussiéreux… on ne trouve que deux unités anatomiques : le ton et le demi-ton. Ce sont eux qui articulent toute l’ossature de la musique occidentale – sa colonne vertébrale sonore.

Un demi-ton est l’écart minimal entre deux notes contiguës (comme du blanc au noir sur un piano), tandis qu’un ton équivaut à deux demi-tons adjacents. Avancez d’un ton : vous franchissez un seuil bien perceptible. D’un demi-ton seulement : c’est presque imperceptible, une torsion intime du timbre — ce n’est pas anodin pour qui scrute l’expression des gammes !

Clavier de piano illustrant tons et demi-tons.

Diatonisme (l’enchaînement souple des tons & demi-tons) structure nos échelles majeures et mineures ; chromatisme (enchaînement uniquement par demi-tons) ouvre vers toutes les nuances intermédiaires, enrichissant l’émotion et le drame musical.

Checklist pratique des intervalles principaux et leur mesure :

  • Seconde mineure : 1 demi-ton
  • Seconde majeure : 1 ton [2 demi-tons]
  • Tierce mineure : 1 ton + 1 demi-ton [3 demi-tons]
  • Tierce majeure : 2 tons [4 demi-tons]
  • Quarte juste : 2 tons + 1 demi-ton [5 demi-tons]
  • Quinte juste : 3 tons + 1 demi-ton [7 demi-tons]
  • Sixte majeure/mineure : variable (8/9 demi-tons)
  • Septième majeure/mineure : variable (10/11 demi-tons)
  • Octave juste : 6 tons [12 demi-tons]

Les qualités d'intervalles : majeur, mineur, juste, augmenté, diminué — une palette d'émotions saisissante

Ce serait un crime contre le son que d’ignorer la question cruciale des « qualités » d’intervalles ! Majeur ou mineur ? Juste ? Augmenté ? Diminué ? Ces adjectifs ne relèvent nullement du jargon inutile — ils sont les artisans secrets des couleurs musicales. Un intervalle peut être doux ou âpre selon qu’il se fait majeur (plus large), mineur (plus étroit), augmenté (élargi à l’extrême), diminué (resserré jusqu’au malaise).

La tierce majeure irradie comme un matin neuf ; sa sœur mineure laisse planer un voile fin. La quinte juste rassure par sa plénitude alors que ses variantes jettent trouble et ambiguïté dans la chair harmonique.

Opinion tranchée : Lors d’une écoute fiévreuse au Burkina Faso — nuit noire piquée par les grillons — j’ai enfin capté comment chaque « couleur » intervallique est un message viscéral. Là-bas, on module naturellement entre tierses majeures/mineures selon l’histoire contée : amertume ancestrale ou joie impudente… Les qualités ne sont pas accessoires ; elles sont transmission émotionnelle pure !

Le cas particulier du triton : l'intervalle diabolique ou la clé de la liberté sonore

Parmi tous ces intervalles sages ou chatoyants sommeille un fauteur de trouble notoire : le triton, distant précisément de trois tons – c’est-à-dire six demi-tons. Appelé "diabolus in musica" au Moyen Age pour son étrangeté piquante (il déstabilisait tout système modal !) cet intervalle fut longtemps proscrit… Ce n’est pas anodin si on lui prêta volontiers des pouvoirs subversifs voire maléfiques ! Mais quelle erreur rétrospective… Car maîtriser cet écart énigmatique a permis aux compositeurs modernes puis jazzmen iconoclastes d’inventer tensions inédites et couleurs harmoniques fulgurantes.

Sans triton point de modernité ni d’évasion hors des sentiers battus ! Plutôt que diable il est désormais muse libératrice pour qui ose franchir les anciennes frontières.

Un voyage dans le temps : l'histoire fascinante des intervalles musicaux

Les racines anciennes : Pythagore, le monocorde et la sagesse de la Tetractys

Ce n’est pas tous les jours qu’on ose écrire : tout commence avec une corde tendue et l’obsession arithmétique d’un Grec. Soyons clairs : Pythagore, bien avant de devenir une figure poussiéreuse des manuels, fut d’abord un explorateur sonore. Son instrument ? Le monocorde – une simple planche, une seule corde, un chevalet mobile. En divisant cette corde à différentes fractions (1/2 pour l’octave, 2/3 pour la quinte, 3/4 pour la quarte), il fit parler les nombres par le son. La quinte pure (rapport 3/2) ou la quarte (4/3), ce ne sont pas que de jolis chiffres : ce sont les archétypes vibrants de notre oreille !

Plus intrigant encore : la Tetractys, triangle sacré aux dix points (1+2+3+4), incarne cette idée selon laquelle l’ordre du cosmos s’exprime dans le rapport entre les sons. L’harmonie — pour les pythagoriciens — n’est rien d’autre que le miroir du monde astral. Ce n’est pas anodin si les Égyptiens, déjà férus de mathématiques musicales (même si on refuse de leur accorder assez de crédit !), ont transmis nombre de ces principes lors des contacts antiques avec la Grèce.

Pythagore et le monocorde sous la Tetractys.

« Il existe une harmonie dans l’âme humaine qui correspond à l’ordre du monde et que l’on peut révéler par la science des intervalles. » — attribué à Pythagore

Chaque intervalle devient alors langage universel : une manière pour toute culture — du désert nubien aux forêts scandinaves — d'explorer le tissu secret du réel au moyen du nombre vibrant.

De l'Antiquité à la Renaissance : Boèce, l'Isagoge et la transmission du savoir

Entre deux silences médiévaux survit le souffle fragile de Boèce (480-524). Philosophe austère ? Pas seulement ! Son "Isagoge" prolonge les travaux antiques en divisant la musique en trois strates : cosmique (l’harmonie céleste), humaine (l’équilibre intérieur) et instrumentale. Sa force ? Avoir traduit et commenté inlassablement, préservant ainsi les savoirs pythagoriciens pendant que l’Europe sombrait parfois dans mille oublis.

Grâce à lui, théorie musicale devient partie intégrante du Quadrivium — cette formation savante où musique rime avec arithmétique céleste. On oublie trop souvent que sans ces manuscrits studieux recopiés entre deux silences monastiques, aucun Bach ni Debussy n’aurait pu voir le jour.

Mais attention : cette vision mathématisée va parfois jusqu’à effacer toute sève expressive ! Réduire la musique à ses équations revient à oublier sa chair vibrante…

L'apport de Gioseffo Zarlino et le senario : quand les nombres chantent l'harmonie

Renaissance italienne : Gioseffo Zarlino surgit tel un architecte sonore obsédé par la cohérence. Dans Le istitutioni harmoniche (1558), il propose d’ancrer toute harmonie sur le fameux "senario" – c’est-à-dire les nombres de 1 à 6. Grâce à ce système limpide mais redoutable, il justifie rationnellement pourquoi certains intervalles semblent naturels alors que d’autres déstabilisent.

  • 1/1 → Unisson
  • 2/1 → Octave
  • 3/2 → Quinte juste
  • 4/3 → Quarte juste
  • 5/4 → Tierce majeure
  • 6/5 → Tierce mineure

C’est ici que théorie et pratique se réconcilient : Zarlino prépare ainsi l’émergence des accords classiques tout en restant fidèle au message antique — celui d’une "harmonie des sphères" désormais accessible au compositeur plutôt qu’au seul philosophe.

La révolution scientifique et le tempérament égal : universalisation ou nivellement ?

Au cœur de la modernité surgit un coup de tonnerre sonore : le tempérament égal. Désormais, on divise l’octave en douze demi-tons parfaitement identiques. Fini les petites irrégularités baroques qui coloraient chaque tonalité ! Le clavier moderne devient un espace modulable à volonté – on peut transposer toutes les musiques sans friction ni blessure perceptible… mais aussi sans ces saveurs archaïques qui faisaient frémir jadis.

Ce système offre modularité totale – génial outil pour compositeurs voyageurs ou improvisateurs insatiables –, mais gomme au passage certaines justesses naturelles chères aux anciens (source). Est-ce progrès ou perte ? Soyons clairs : c’est un compromis historique qui ouvre autant qu’il ferme des portes.

Résumé clef :

Avantages rapides Inconvénients persistants
Liberté dans tous les tons Disparition des couleurs modales
Facilité d'accordage universel Perte d’authenticité acoustique
Expansion internationale des répertoires Uniformisation expressive

Les intervalles deviennent alors plus disponibles que jamais... mais parfois aussi plus anonymes.

Pourquoi les intervalles sont-ils si cruciaux en musique ? Leurs fonctions révélées

Construire les mélodies : l'intervalle comme fil conducteur

Oublions tout de suite les jolies formules apprises sur les bancs du conservatoire ! L’intervalle, c’est le mouvement même de la mélodie, le pas, parfois chancelant, parfois audacieux, que fait le son d’une note à une autre. Chaque chanson, chaque thème reconnaissable – de "Frère Jacques" à "La Marseillaise", du chant grégorien aux hymnes pop mondialisés – doit sa personnalité au choix et à la succession des intervalles qui la tissent. La simple montée d’une tierce dans "Au clair de la lune" déclenche une sensation d’ouverture naïve ; tandis que les sauts abrupts d’une septième (si rares !) électrisent notre perception.

Ce n'est pas anodin : notre cerveau réagit intensément à ces distances. Un intervalle rapproché nous berce, un écart plus large éveille ou inquiète. Le contour mélodique – cette courbe psychologique dessinée par l’enchaînement des intervalles – est au cœur de l’émotion musicale.

Évaluation de l'importance des intervalles dans la mélodie : ★★★★★

Édifier l'harmonie : les accords naissent de combinaisons d'intervalles

Soyons clairs : un accord n’est rien d’autre qu’une superposition organisée d’intervalles joués ensemble. Prenez Do-Mi-Sol : c’est un empilement précis d’une tierce majeure (Do-Mi), d’une tierce mineure (Mi-Sol), additionnés pour former une quinte juste (Do-Sol). Voilà toute la substance secrète derrière la prétendue complexité de l’harmonie — du baroque au jazz.

Exemples concrets :
- Accord de do majeur : Do–Mi = tierce majeure, Mi–Sol = tierce mineure, Do–Sol = quinte juste.
- Accord diminué : Empilement de deux tierces mineures (Do–Mib, Mib–Solb).
- Septième dominante : Ajoutez une tierce majeure puis une tierce mineure puis encore une tierce mineure.

Mon expérience personnelle ne ment jamais… Lors de mes essais sur un balafon burkinabè, jouer différentes combinaisons m’a ouvert des mondes harmoniques insoupçonnés – preuve vivante que tout musicien peut créer des harmonies sophistiquées en comprenant ces briques élémentaires !

Le rôle des intervalles dans la composition et l'improvisation

En composition comme en improvisation, les intervalles sont l’argile sonore dont on modèle tension et résolution. La connaissance subtile des distances et couleurs permet de tisser des motifs expressifs ou inattendus. Un compositeur chevronné s’appuie consciemment sur ces équilibres pour créer surprise ou apaisement.

Mon déclic improbable ? L’écoute attentive lors d’un rituel peul en Afrique de l’Ouest. Là-bas, loin des canons occidentaux, j’ai constaté que certaines combinaisons intervalliques – non tempérées – portaient déjà toute la puissance narrative qui me paraissait réservée au répertoire classique européen… Ce choc m’a rappelé que ces structures vibratoires sont inscrites dans notre ADN sonore, universelles bien avant Bach ou Stravinsky !

Le renversement et le redoublement : transformer les intervalles pour enrichir la musique

Entre deux silences se glisse un art discret mais radical : renverser un intervalle, c’est inverser grave/aigu (par exemple Do–Sol devient Sol–Do). L’effet ? Une transformation du nom ET du ressenti sans altérer leur lien acoustique fondamental — une quinte juste renversée engendre une quarte juste ; majeur devient mineur ; diminué s’augmente… Quant au redoublement, il consiste à déplacer une note hors octave, amplifiant textures et densités.

Résumé clé :

  • Renverser un intervalle modifie sa couleur expressive tout en préservant sa complémentarité acoustique (quinte ↔ quarte).
  • Redoubler élargit la palette sonore sans briser l’identité fondamentale du geste musical.

Ces techniques sculptent variété et profondeur dans toutes les musiques savantes ou populaires !

Intervalles dans les musiques du monde : une universalité surprenante

On rencontre partout — Inde ancienne, Andes contemporaines, polyphonies pygmées — des rapports consonants comme l’octave ou la quinte. Même si certains systèmes microtonaux semblent défier nos standards occidentaux… il demeure une attraction presque magnétique pour certains intervalles simples (source).
Ma plus belle anecdote ? Une nuit passée au sud du Mali avec des joueurs de kamalengoni : comprendre leur usage subtil d’intervalles faussement "étrangers" fut LE sésame qui me permit d’improviser avec eux sans parole partagée. C’est bien là que j’ai accepté — ce n’est pas anodin — l’idée que les intervalles sont un langage universel ; ils franchissent frontières et siècles mieux que bien des mots !

Maîtriser les intervalles vous ouvre non seulement à vos propres traditions musicales mais aussi au trésor immense de toutes celles dont vous ignorez encore le parfum sonore.

Maîtriser les intervalles : le solfège et au-delà pour tous les musiciens

L'apprentissage des intervalles : une étape clé au conservatoire et ailleurs

On ne le répétera jamais assez : apprendre à reconnaître et à nommer les intervalles n’est pas un caprice de pédagogue déconnecté, c’est une étape fondamentale pour tout musicien. Certains croient que la reconnaissance des intervalles est réservée à une aristocratie du solfège, protégée derrière les murs épais du conservatoire… Soyons clairs, cette idée est fausse, voire toxique ! Oui, l’apprentissage systématique des intervalles fait partie intégrante de toute formation musicale structurée — que ce soit à Metz, Lausanne ou Paris — mais il reste avant tout accessible à qui s’y adonne avec curiosité, patience et plaisir.

Loin d’un exercice rébarbatif, comprendre la logique des distances sonores rend la pratique musicale plus riche et plus consciente. C’est l’antidote contre la routine instrumentale — un sésame pour ressentir pleinement ce qu’on joue.

Évaluation de la facilité d'apprentissage des intervalles pour un débutant : ★★★☆☆

Outils et méthodes pour reconnaître et analyser les intervalles

Le terrain ne manque pas d’outils agiles pour muscler son oreille ! Entre deux silences, voici quelques méthodes qui font leurs preuves :

  • Dictées musicales régulières : écouter puis écrire/interpréter les intervalles entendus – en autodidacte ou accompagné d’un professeur.
  • Applications mobiles (EarMaster, Musiclever… ) : entraînement interactif avec correction immédiate.
  • Écoute active de morceaux connus : identifier mentalement chaque saut mélodique (par exemple la première note de "La Marseillaise" = octave).
  • Association mnémotechnique : relier chaque intervalle à un début de chanson repérable (par exemple "Frère Jacques" → tierce majeure ascendante).

Pour ceux qui souhaitent structurer leur démarche (ou fuir la solitude numérique), certains établissements comme le Conservatoire de Bourg-la-Reine proposent même des ateliers spécifiques autour de la reconnaissance des intervalles.

L'oreille interne : développer sa sensibilité aux distances sonores

Il faut bien distinguer entendre un intervalle ET l’entendre dans sa tête. Développer son oreille interne, c’est être capable de percevoir intérieurement ces écarts sans support extérieur – base indispensable si l’on veut improviser, composer ou analyser en profondeur.
Soyons francs : cela prend du temps. Mais une fois acquise, cette aptitude donne accès à toutes sortes de subtilités expressives... C’est comme passer d’une vision en noir et blanc à la couleur !

Mon anecdote favorite remonte à mes années universitaires : après des centaines d’exercices fastidieux (et quelques fous rires en groupe devant mes erreurs absurdes), j’ai soudain perçu intuitivement une sixte mineure dans une polyphonie médiévale. Ce jour-là — entre deux silences collectifs — tout a basculé : je savais que mon écoute venait enfin de s’élargir... Personne ne m’avait dit que cet affinement serait si grisant !

Pratiquer : comment les intervalles enrichissent votre propre musique

Intégrer activement l’étude des intervalles dans sa pratique n’a rien d’accessoire ; c’est un accélérateur fulgurant. Que vous cherchiez à déchiffrer une partition complexe, improviser sur un mode inattendu ou dialoguer avec d’autres musiciens lors d’une session nocturne… Les bénéfices sont concrets :

  • Décoder rapidement mélodies et harmonies nouvelles.
  • Improviser avec originalité sans tourner en rond.
  • Comprendre ce qui rend un accord puissant ou fragile.
  • Communiquer efficacement avec n’importe quel instrumentiste ou chanteur.
  • S’ouvrir à toutes les traditions musicales sans barrière culturelle ni théorique !

Checklist bénéfices essentiels :

  • Lecture facilitée des partitions complexes
  • Créativité accrue en composition et improvisation
  • Dialogue musical plus fluide avec autrui
  • Accès direct aux univers sonores exotiques ou anciens

Les intervalles, bien plus qu'une simple distance, une invitation à l'écoute profonde

La vérité s’impose : les intervalles ne sont pas de simples outils de mesure sonore, ce sont les véritables briques fondatrices de toute musique. Ce n’est pas anodin : comprendre comment deux notes dialoguent, se fuient ou se rejoignent, c’est saisir la structure intime de n’importe quelle tradition musicale — et, quelque part, frôler du doigt l’architecture même de l’univers sonore. Peu importe la culture ou le style : partout, ces distances sous-tendent accords, mélodies et émotions.

Récapitulatif essentiel :

  • Les intervalles confèrent à chaque musique son identité profonde et universelle.
  • Leur maîtrise permet de voyager sans frontière entre tous les répertoires.
  • Ils relient la matière sonore à la vibration du monde vivant.

Entre deux silences, je t’invite donc à continuer l’aventure. Oublie toute prétendue complexité : rien ne t’empêche d’explorer toi-même ce territoire vibrant. Chaque note jouée ou entendue est un pas vers la découverte de soi, des autres — et du grand tout sonore. Déconstruire la croyance négative qui entoure les intervalles libère instantanément une écoute plus riche, spontanée…

Quelle que soit ton expérience, n’oublie jamais : la beauté des intervalles est à portée d’oreille ! Ta curiosité seule suffit pour percer leurs secrets entre deux silences — et faire résonner la musique universelle qui sommeille en chacun.
Intervalle musical : définition, types et utilité en musique

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