Des carillons de pierre vieux de 3 millénaires aux instruments végétaux, en passant par les merveilles de haute technologie, la créativité humaine ne connaît aucune limite quand il s’agit de produire du son. Preuve en est, ces 20 instruments de musique aussi fous que fascinants. Instruments anciens, expérimentaux ou ultra-modernes, ils repoussent les frontières du connu et redéfinissent les contours mêmes de la musique. Plus qu’une simple curiosité, chacun offre un monde de nouvelles possibilités sonores et mélodiques à qui s’y intéresse. Alors, on vous prévient : après avoir lu cet article, vous aurez furieusement envie de vous y essayer. Et c’est tant mieux.
Instruments de musique insolites : top 5 incontournables
Difficile à croire, mais j’ai une fois croisé un chef d’orchestre mongol confondant un Bianqing avec un porte-savon en onyx. Voilà l’absurdité qui guette ceux qui ignorent la puissance de ces artefacts sonores – soyons clairs, ce n’est pas anodin.
Origines et sonorités uniques du Bianqing

Le Bianqing incarne la mémoire chuchotée de la Chine antique. Né il y a plus de 2 400 ans et utilisé dans les temples confucéens comme dans les cours impériales, ce carillon de pierres plates (souvent du jade ou du schiste) ne se contente pas de résonner : il invoque les dynasties disparues, Goryeo et Song en tête. Confucius lui-même prônait son usage pour élever l’esprit lors des rites solennels. Entre deux silences, chaque lame frappée avec précision émet une vibration dense, quasi minérale ; impossible d’en trouver deux identiques — le matériau façonne le timbre plus que le geste du musicien.
Dimension (cm) | Matériau | Résonance |
---|---|---|
32 x 22 x 2 | Jade | Son cristallin |
28 x 18 x 1,5 | Schiste | Grave étouffée |
Variable | Bianqing moderne (verre) | Métallique, imprécise |
Ce n’est pas anodin : chaque plaque porte l’âme d’un empire enfoui sous des rituels oubliés.
Comment jouer du Thérémine sans le toucher
Le Thérémine, invention de Léon Theremin en 1920, bouscule toute logique instrumentale : ici, rien à frôler ni à gratter! Grâce au principe d’oscillation hétérodine (deux fréquences radio créent une note audible modulée par la proximité des mains), c’est l’air lui-même qui devient matière sonore.
J’ai failli me faire mordre par une mangouste pendant un enregistrement de valiha; aujourd’hui encore je me demande si elle avait perçu le champ électromagnétique du Thérémine posé à côté… Étrange coïncidence.
Étapes pour jouer sans contact :
- Approcher la main droite près de l’antenne verticale (contrôle hauteur/tessiture)
- Déplacer la main gauche autour de l’antenne horizontale (volume)
- Pratiquer la stabilité gestuelle : chaque tremblement devient accident sonore!
- Régler la sensibilité des antennes selon sa propre morphologie
- Travailler dans un espace dénué d’ondes parasites et oublier toute convention tactile
Le Cristal Baschet : quand le verre chante
Issu du génie délibérément marginal de François et Bernard Baschet dans les années cinquante, le Cristal Baschet fusionne tiges de verre frottées aux doigts mouillés et tôles métalliques amplificatrices. Le résultat ? Un chant spectral où chaque vibration s’étire entre deux silences ; c’est comme écouter le cœur secret d’une grotte calcaire.
⭐⭐⭐⭐☆
Soyons clairs : aucune machine n’a jamais égalé cette alchimie acoustique où matière et geste se confondent dans une transe lumineuse.
Découvrir le Nyckelharpa, la clé de chant suédoise
Le Nyckelharpa n’est pas qu’un folklore suédois poussiéreux. C’est un monstre d’ingéniosité populaire. Doté d’un clavier à touches en bois actionnant des tangentes sous les cordes frottées à l’archet, sa caisse résonante évoque le souvenir enfoui des forêts scandinaves – Jérémy El Rassi lui-même l’a exploré avec Newzik pour créer des paysages sonores hybrides. Entre deux bourrées suédoises, le chevalet sculpté diffuse une chaleur étonnante malgré la rudesse nordique du bois.
“Le son du Nyckelharpa réveille un passé nordique comme un souvenir enfoui.”
Soyons honnêtes : aucun synthétiseur ne peut imiter cette vibration dense entre clé et corde.
Le Pyeongyeong et l’héritage coréen
Instrument rituel d’une précision rare importé sous Yejong au sein de la dynastie Goryeo (1116), le Pyeongyeong compose ses seize pierres sur une structure en bronze élaborée – chaque coup fait vibrer non seulement la pierre mais tout l’espace cérémoniel. L’articulation du geste répond à un protocole immuable, car là-bas on croit que chaque note ouvre une brèche vers les ancêtres royaux. Lorsque la dernière onde s’éteint :
pierre posée — silence figé — mémoire ravivée.
Instruments expérimentaux et DIY étonnants
On m’a déjà demandé si un pyrophone pouvait cuire des œufs d’autruche pendant un concert. Croyez-le ou non, la réponse est : presque. Soyons clairs, l’expérimentation sonore n’a ni limites ni tabous – c’est parfois dangereux, souvent déroutant, mais toujours vital.
Le pyrophone : explorez la combustion sonique

Le pyrophone, aussi nommé "orgue à feu", fut inventé au XIXe siècle par Félix Savart puis perfectionné par Georges Frédéric Eugène Kastner. L’instrument transforme directement la combustion du gaz ou de l’alcool en vibration musicale via des tubes de verre ou de métal — le feu danse et module la colonne d’air chaud... Ce n’est pas anodin : les harmoniques engendrées sont instables, imprévisibles, parfois dangereuses (j’ai une fois senti mes sourcils frémir lors d’une démonstration impromptue à Berlin).
Inventeur | Année | Matériau principal | Particularité sonore |
---|---|---|---|
Kastner | 1870 | Verre/Métal | Chaleur vibrante, timbre inclassable |
Savart | 1828 | Métal | Son rauque, instable |
Entre deux silences, le souffle du feu donne naissance à des sons qui ne ressemblent à rien d’autre, oscillant entre crissement et plainte spectrale.
L’orchestre de légumes : de la ferme à la mélodie
Oui, vous avez bien lu. Des artistes comme le Vienna Vegetable Orchestra sculptent carottes, aubergines et poireaux pour créer flûtes, percussions et cors éphémères. Chaque concert commence au marché ; chaque note se dissout dans l’éphémère – impossible de rejouer la même pièce deux jours plus tard.
Anecdote ? Un jour, j’ai tenté d’enregistrer le son d’une courgette percée avec un micro contact piezo... Résultat : un duo involontaire avec un ver caché dans la pulpe !!
Pourquoi explorer les légumes ?
- Variété timbrale inégalée selon l’humidité du légume (une carotte fraîche sonne plus "boisée" qu’une vieille)
- Instrument renouvelé (et composté) après chaque performance — écoresponsabilité brute
- Interaction sans filtre entre musique et cycle vivant
L’arbre chantant : fusion de la nature et de l’électronique
Inspiré par David Byrne ou Max Eastley, certains inventeurs plantent des capteurs sur des arbres vivants pour capter leur résonance naturelle amplifiée ou modifiée électroniquement. Ce procédé révèle le rythme caché sous l’écorce ; soyons clairs : le végétal n’est ni décor ni accessoire — il devient co-créateur sonore.
On installe alors piezo-électret ou micros à ruban sur tronc et branches ; les gestes du vent deviennent arpèges inédits…
- Amélioration possible via synthèse granulaire temps réel pour densifier l’organique (avis personnel : trop souvent dénaturé par excès d’effets numériques).
- Dialogue direct entre biologie et technologie – innovation radicale mais fragile!