Se lancer dans la composition musicale peut sembler intimidant. Entre la peur de la page blanche, le manque d’inspiration, et les doutes sur sa légitimité, les obstacles sont nombreux. Ajoutez à cela l’impression de ne pas savoir par où commencer, et il devient facile de procrastiner ou de s’éparpiller. Pourtant, composer de la musique est accessible à tous, à condition d’avoir les bonnes méthodes et de s’y investir. Ce guide vous propose une méthode en 5 étapes pour créer vos premiers morceaux dès aujourd’hui, même sans expérience préalable.
Composer une musique en 5 étapes essentielles
Démarrer une composition sans avoir jamais caressé la peau du berimbau ou trituré un VST douteux sur un vieux clavier MIDI ? Oui. Car l’essence de la création, c’est l’audace de franchir le seuil ! Voici, de façon cruelle et limpide, les 5 étapes incontournables pour bâtir un morceau – que votre ambition soit la BO d’un documentaire sur les mangoustes ou le prochain tube viral.

- Identifier votre source d’inspiration
Impossible de fabriquer un souffle musical inédit sans capter une étincelle : une phrase mal entendue, le grain d’une table en palissandre, ou la vibration d’une corde trop tendue. Attrapez tout! - Définir le style et l’émotion générale
Votre riff sera-t-il rageur, votre progression d’accords lancinante ? Choisissez votre terrain de jeu – world, ambient, glitch hop… Faites-le avant même de penser à la mélodie. - Élaborer une progression d’accords de base
C’est le squelette du son – mineur rageur ou majeur solaire, osez l’accident harmonique. Même mal accordé, un riff peut retourner TikTok du jour au lendemain ! - Créer la mélodie principale
Ce motif obsédant qu’on rêvera d’entendre en ouvrant son frigo. Guitare, valiha, synthétiseur ou chant yaourt : soyez imprévisible. - Structurer votre morceau
Sans structure : chaos. Couplets/refrains ? Forme libre ? Prévoyez les transitions abruptes ou fondues qui donneront du relief à l’ensemble.
À retenir : La magie de la composition ne réside pas dans une théorie parfaite, mais dans l’audace de créer et de structurer un désordre harmonieux.
1. Puisez l’inspiration et organisez vos idées
Explorez un univers sonore varié
Il faut parfois frôler la morsure d’une mangouste en pleine prise de valiha pour comprendre ce qu’est l’inspiration brute. Loin des méthodes tièdes, c’est le réel, imprévisible, qui injecte une vibration unique dans votre jeu. Un jour, j’ai capturé un Do Majeur dissonant inspiré par un son inattendu, et je l’ai intégré à mon sampler. Ce riff, pourtant imparfait, a ensuite trouvé un écho inattendu en ligne, prouvant que l’imprévu peut surpasser toutes les leçons théoriques.
« La mangouste qui a tenté de me mordre m’a offert un Do Majeur hanté que j’ai transformé en tube planétaire »
Explorer des sons étrangers – percussions balinaises, presets douteux d’un VST freebie – vous force à sortir du bocal mental habituel. Oubliez les recettes : cherchez ce qui grince, ce qui tangue; et souvenez-vous qu’une simple anomalie peut secouer les foules endormies.
Tenir un carnet d’idées musicales
Toujours avoir sur soi un carnet est l’unique discipline qui vaille – pas pour écrire de la poésie de gare ou lister ses courses mais pour capturer chaque arpège incongru, chaque progression d’accords volée au métro ou à la radio du voisin grincheux. Ce foutu carnet finit couvert de diagrammes bancals, de riffs griffonnés entre deux arrêts de bus, et c’est là-dedans que naît la matière première du tube improbable.

Tenir ce carnet consiste moins à organiser qu’à accumuler la poussière magnétique des idées : rien n’est trop stupide à noter ! Un arpège désaccordé noté à la va-vite peut valoir tout Logic Pro.
Expérimentez avec l’improvisation (chant en “yaourt”, loopers)
Le chant en yaourt ? Incompris par des siècles d’académiciens angoissés ! Pourtant c’est là que jaillit le motif tordu mais mémorable. Bouclez sans honte voix floue sur looper vintage ou iPad : laissez tourner jusqu’à ce qu’un groove impossible s’impose. Pas besoin de théorie – juste l’audace de vocaliser ce qui vient… même si le sens n’arrive jamais.
Improviser sans filet ni solfège décomplexe tout : on découvre alors que certains accidents deviennent le squelette d’un hit inattendu.
Définir la structure et le style musical
Comprendre les formes classiques (couplet/refrain, AABA)
On ne le répète jamais assez : la structure d’un morceau, c’est la colonne vertébrale du chaos sonore. Le coup du couplet/refrain, tout le monde croit savoir – mais combien savent véritablement tordre un riff pour lui donner vie dans un refrain accrocheur ? La forme AABA s’impose, surtout en jazz ou dans la chanson populaire américaine. Deux sections A (même mélodie, paroles différentes), un B (le "pont" ou "bridge") qui fait exploser l’harmonie, puis retour à l’A : c’est là que se glisse le riff mal accordé qui devient obsédant, car il ressurgit juste après ce pont inattendu.
Voici un aperçu schématique des structures les plus utilisées :
Structure | Description rapide | Où placer votre riff mal accordé ? |
---|---|---|
Couplet/Refrain | Alternance strophes/refrains répétés | Dans le refrain pour l’impact maximal |
AABA | Trois parties similaires + une section contrastante (B) | Juste avant/juste après le bridge |
Libre/Through-composed | Sans répétition stricte, chaque section évolue | Partout : l’anomalie y fait loi |
« Un riff brut, intégré dans un refrain AABA bien construit, peut suffire à marquer une génération. »
Adapter la structure à votre genre (pop, jazz, world)
La pop s’enivre de simplicité : couplet-refrain-pont, rien de plus efficace si vous voulez que HGuitare vous cite comme prodige du mois. Le jazz préfère jouer avec les attentes : forme AABA sur 32 mesures standard, mais chaque chorus est réinventé par improvisation. Quant au world ou musiques traditionnelles, vous pouvez oublier toutes les règles – alternez cycles asymétriques et ponts impromptus : rien ne choque, tout se recycle.
LANDR propose des outils bluffants pour triturer votre arrangement en fonction du genre : tester une progression II-V-I jazzy sur votre riff noise ou injecter une polyrythmie slave sous une mélodie pop déformée… Voilà comment on frôle l’insolence créative.

La clé n’est pas de respecter le dogme mais de détourner la structure pour piéger l’auditeur là où il ne s’y attend pas – même HGuitare et LANDR n’oseront pas vous contredire !
Construire l’harmonie : progressions d’accords et arpèges

Sélectionner une tonalité adaptée à l’émotion
Le choix de la tonalité n’est pas une coquetterie de salon pour pianistes en gants blancs. C’est un levier brutal d’émotion : chaque tonalité possède son climat. Prenez Do Majeur, ce n’est pas un hasard si tant de tubes planétaires (de "Let It Be" aux gadgets pop actuels) y trouvent refuge : ouverture, lumière, aucune tension superflue. Mais n’allez pas croire que ce choix rachitique limite l’expression — écoutez Stairway To Heaven, qui bascule sans vergogne du mineur au majeur et tisse la nostalgie avec des couleurs harmoniques inattendues.
Un contraste saisissant ? Les Rolling Stones n’ont jamais hésité à salir leur harmonie en triturant les accords ouverts (souvent mal accordés d’ailleurs), créant des ballades aussi poisseuses qu’immortelles.
- Do Majeur : ouverture lumineuse, naïve même — parfait pour piéger l’oreille innocente.
- Mineur relatif (par exemple La mineur si vous partez de Do) : nostalgie, fausse tristesse — le combo gagnant pour toucher au spleen sans sombrer dans le pathos de sous-sol.
Assembler une progression d’accords efficace
La superstition voudrait qu’il faille connaître la théorie musicale sur le bout des doigts. Foutaises ! Les "progressions magiques" se faufilent partout : certains tubes sont nés d’un doigt qui glisse par erreur sur le clavier… Nul besoin de connaître la différence entre un II-V-I et une pizza napolitaine pour trouver un gimmick accrocheur.
Voici quelques progressions utilisées jusqu’à satiété — mais redoutables quand on les secoue un peu :
Progression | Exemple en Do | Ambiance générée | Tubes notoires |
---|---|---|---|
I – V – vi – IV | C G Am F | Universelle/hymnique | Let It Be (Beatles), Despacito |
ii – V – I | Dm G C | Jazz/classique | Standards jazz |
I – vi – IV – V | C Am F G | Années 60/nostalgie | Stand By Me |
vi – IV – I – V | Am F C G | Pop mélancolique | With or Without You |
Vous pouvez ignorer toute théorie musicale… tant que vous osez assembler ces suites avec culot et patience. Les accidents — surtout dans les transitions ! — valent mille fois mieux qu’une règle apprise par cœur.
Explorer les arpèges et les basslines pour enrichir l’harmonie
L’arpège est l’arme fatale du flemmard génial : égrenez les notes d’un accord, lentement ou comme un stakhanoviste sous caféine, et tout groove s’installe sans effort. Un arpège simple devient hypnotique s’il s’obstine — Chuck Berry l’a démontré avec ses riffs martelés où le boogie devient obsessionnel.
Quant à la bassline : cimentez-la sous votre progression. En pop/rock, elle double la fondamentale ; en funk, elle déraille totalement pour devenir mélodie principale ! Testez-le sur votre DAW ou votre valiha : même un motif criblé de fausses notes peut électriser le morceau si vous lui donnez cette place centrale dans le mix.
Pour conclure, un arpège minimaliste bien positionné, associé à une basse audacieusement décalée, peut créer un groove captivant sans nécessiter de connaissances théoriques approfondies.



